Comprendre ce qu’est un risque et les problèmes de sa gestion au travers de l’exemple de la grippe H1N1.
Le cours s’articule autour de la construction progressive de la notion du risque : de sa définition à sa gestion. Les objectifs périphériques de se cours sont multiples :
- amener les élèves à remettre en cause la pertinence de l’expression « risque naturel »
- faire prendre conscience aux élèves de l’importance des représentations en géographie
- amener progressivement les élèves vers la notion de complexité
Pour ce faire, la démarche mise en place s’organise autour d’une étude de cas filée sur la grippe A H1N1 et de la construction progressive d’un schéma systémique.
Le cours se déroule en deux temps.
Tout d’abord, les élèves, à partir de l’étude de la grippe A H1N1, appréhendent et définissent le vocabulaire spécifique au risque : vulnérabilité, aléa, catastrophe.
Ces notions sont alors mises en relation à l’aide d’un schéma. Par la suite, les élèves travaillent par groupe sur différents types de risque à partir des attentats du 11 septembre et du cyclone Katerina. Cette dernière étude est également l’occasion de remettre en cause la notion de « risque naturel ». On s’appuiera ici sur les travaux notamment de Patrick Pigeon qui critique cette expression pour deux raisons principalement :
- dans la notion de risque naturel, seul l’aléa peut éventuellement être naturel. La vulnérabilité est par définition sociale. C’est pourquoi Patrick Pigeon préfère parler de « processus physique d’endommagement ».
- beaucoup de risques dits naturels sont renforcés par l’action de l’homme.
La seconde partie du cours s’intéresse plus particulièrement à la gestion du risque. Pour cela, l’étude de cas sur la grippe A H1N1 est poursuivie. Les élèves sont divisés en deux groupes : les citoyens et les représentants du ministère de la santé. Chacun de ses groupes ont un dossier documentaire à traiter à l’aide de question, qui permet de relever les arguments sur la vaccination contre la grippe mis en avant par ces différents acteurs. Ensuite, la salle est aménagée de telle sorte à reproduire un débat public, entre les citoyens et les représentants du ministère de la santé. Ces derniers viennent essayer de convaincre les seconds de se faire vacciner. Le débat peur avoir eu lieu. Il a été mené dans deux classes différentes, dont une comprenait plus de 30 élèves, avec un modérateur désigné à l’avance, sans aucune intervention de l’enseignant. Il a duré environ 30 minutes.
La suite du cours correspond alors à une analyse du débat. En effet, il faut mettre en avant que le désaccord mis en avant pendant le débat est le résultat de deux causes :
- il existe une perception différente du risque de grippe chez les citoyens et chez les représentants du ministère de la santé.
- la gestion du risque induit toujours une modification du risque, non sa disparition. On s’appuiera encore une fois sur les travaux de Patrick Pigeon. En effet, en gérant le risque, soit sa fréquence est diminuée mais son intensité augmenté, soit il est déplacé.
L’évaluation consiste à transposer la notion de risque sur un évènement non traité en cours : l’explosion de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001, pour s’assurer que la phase de transfert selon la classification de Brith Marie Barth a bien été effective (Pour un apprentissage notionnelle).
Ce chapitre a été réalisé en décembre 2009, alors que la France était en plein débat sur l’intérêt de la vaccination contre la grippe A H1N1. C’est pourquoi il s’intégrait pleinement dans l’actualité, renforçant ainsi l’intérêt des élèves.
L’intérêt de ce cours est plus sa démarche que le choix de l’étude de cas. Il est facilement transposable avec d’autres sujets d’actualité, où il existe une pluralité de perception.